Rouge Madeleine: Hortense Raynal
La prima volta che ho incontrato la poesia di Hortense Raynal, non credevo d’averla capita. Mi mancava il terreno su cui appoggiare le parole, mi trascinava in discorsi schiusi e già abbandonati a loro stessi. Lentamente, i punti di contatto con la realtà apparivano meno marcati e i suoi versi emergevano in questa poetica della delocalizzazione. Mi sembrava che l’apparenza e la
ripetizione, con l’allontanamento anche dalle parole, avessero in sé un potere taumaturgico e il lettore dovesse riempire i silenzi. Raynal è navigatrice di spazi rurali, racconta di spazi aperti che hanno gli odori delle castagne cotte nei focolari del nonno durante la sua infanzia nella regione di Aveyron. L’autrice riesce a comunicare ad una comunità più ampia, ma fraterna nello spirito della ricerca del minimo. Il minimalismo come scopo e non come stile. Ogni cosa emerge dallo sfondo agreste e cittadino come degna di interesse, anche i bordi dei fiumi non hanno scampo. L’elemento naturale non è in disaccordo con quello urbano, sono complementari, hanno una simbiosi che li culla insieme nel dettaglio. Il bisogno di riconnettersi da un emisfero all’altro della propria esistenza, evidenziarne i contatti, farli respirare da due polmoni diversi nello stesso corpo. Fare dell’esperienza del linguaggio un luogo fisico attraverso la risorsa naturale e quella antropocentrica, rispondere alla vita con i versi e con il corpo mischiati in un indefinito equilibrio.
Découvre l’eau
Découvre l’eau et ne couvre pas le feu
Longtemps cru l’inverse
Sur des sentiers gradués de roses
Et d’amours,
Lézardés de vents
Découvre l’eau et ne couvre pas le feu
C’est la mer pas la montagne
Longtemps cru incompatibles
Ne dit-on pas « mer de nuages » ?
Il suffit d’y penser.
À toute cette brume.
Qu’on dirait une mer.
C’est juste qu’elle est au creux des versants
C’est tout.
Découvre l’eau et ne couvre pas le feu.
Ici il y a justement
Des nuages qu’on dirait des montagnes
Pas tout de suite fait le lien.
Juste par la peau l’eau ça passe
Ça ressent
Comme ça : brr.
Et puis la lumière les premières heures du jour
Dans lesquelles perce comme un piquet
Celui de l’enclos
C’est comme un noyau d’abricot entassé avec les autres
Là-bas sur le muret
Sur les rebords
Presque sous le nez à mieux pouvoir absorber le souvenir.
Fini tout ça.
Des bâtons dans les roues
Un éclair au café comme ça paraît idiot à côté des champs
Par quel miracle est-on toujours en mars ?
Par quel miracle as-tu compris le langage des nuées ?
Par quel miracle as-tu caché les dieux sous la fourrure de ta veste ?
Par quel miracle as-tu caché les dieux ?Par quel miracle as-tu caché…
Découvre l’eau et ne couvre pas le feu
Il y a trop de gens il y a trop de temps il y a très longtemps
j’ai ouvert
Oui il y a très longtemps j’ai ouvert l’orage
Je vomis mes tripes la poésie c’est fait pour vomir ses tripes
Fini tout ça.
Scopri l’acqua
Scopri l’acqua e non copri il fuoco
A lungo credetti l’inverso
Su sentieri diplomati di rose
E d’amori,
crogiolati di venti
Scopri l’acqua e non copri il fuoco
È il mare non la montagna
A lungo credetti l’inverso
Non si dice: “Mare di nuvole”?
Bisogna rifletterci
A tutta questa nebbia.
Che diremmo un mare.
Giusto che sia al fondo dei crinali
È tutto.
Scopri l’acqua e non copri il fuoco
Qui ci sono giustamente
Delle nuvole che diremmo montagne
Inconcepibilmente fuori luogo.
Passano giusto per la pelle
Si sente
Così: brr.
E poi la luce le prime ore della giornata
Nella quale trafora come un paletto
Quello del recinto
È come un nocciolo d’albicocca ammassato con altri
Laggiù sul muretto
Sugli spigoli
Quasi sotto al naso per meglio assorbire il ricordo.
Basta questo.
Dei bastoni nelle ruote
Un éclair al caffè sembra così idiota rispetto ai campi
Per quale miracolo siamo ancora in marzo?
Per quale miracolo hai capito la lingua delle nubi?
Per quale miracolo hai nascosto gli dei sotto la pelliccia dell’abito?
Per quale miracolo, hai nascosto gli dei? Per quale miracolo hai nascosto…
Scopri l’acqua e non copri il fuoco
Ci sono troppe persone c’è troppo tempo c’è molto tempo
Ho aperto
Sì da molto tempo ho aperto alla tempesta
Vomito le interiora, poesia fatta per vomitare le interiora
Basta questo.
Ca refuge
le refuge c’est quand ça court dans la cour
facile
quand je mange plus les fougères
de la roche aussi plus adulte
c’est quand je bouge le corps
fini le lichen adiu adiu
– chamois dans la gorge et les jambes –
c’est quand je parle à mes morts ;
et qu’ils répondent)
le café qui se verse
ça vient dans le nez
entre les murs du sud
le père qui rousigue
son regard abîmé
qui renaît environ
ça ça refuge
(en fait c’est tout simple)
ce dimanche ça refuge
pour tous les dimanches de la vie ;
ceux d’après tous les abandons
est-ce que le refuge c’est refuir ?
c’est dire a demo
est-ce que c’est ça bouge tout le temps
qu’est-ce que ça ressemble franchement
c’est la chambre le frelon le saule pleureur
à la fois et tant d’autres lieux
des endroits qu’on veut se blottir dedans
(même si c’est dehors)
c’est la boîte aux lettres surtout la boîte aux lettres
il faut partir et revenir se poster
et repartir avec un élan
– vite –
j’ai dit apprend-moi et j’ai appris
j’ai la source en moi maintenant
et dans la colline y a des sources aussi j’ai vu
avec le même bâton j’ai cherché
la surface de la terre en est remplie
en réalité ;
y a plusieurs refuges
Si rifugge
Il rifugio è quando si corre nella corte
Facile
Quando non mangio più le felci
Della roccia già così adulta
È quando muovo il corpo
Finito il licene cia’ cia’
-camoscio nella gola e nelle gambe-
Quando parlo ai miei defunti;
(e che rispondono)
Il caffè che si gira
Si sente nel naso
Tra i muri del sud
Il padre che rode
Il suo sguardo corrotto
Che quasi rinasce
Questo si rifugge
(in effetti è semplice)
Questa domenica si rifugge
Per tutte le domeniche della vita
Quelle dopo tutti gli abbandoni
Che il rifugio sia rifuggire ?
È da dimostrarsi
Che si dimena per tutto il tempo
Che si assomigli francamente
È la camera il calabrone il salice piangente
Alternati e tanti altri luoghi
Degli spazi che vogliamo raggomitolarci dentro
(anche se è fuori)
La casetta delle lettere, che la cassetta delle lettere
Bisogna lasciare e tornare a posarsi
E ripartire con slancio
– veloce –
Ho detto insegnami e ho appreso
ho la fonte in me stessa ora
e anche nella collina ci sono fonti ho visto
con lo stesso bastone ho cercato
la superficie della terra ne è piena
in realtà:
ci sono più rifugi.
Un sac de tanous
c’est comme ça que ça se passe
des chemins comme des trains sans rails
et j’y vais
la dernière côte à vélo avant
les tracteurs du hangar
il y a le mélange de serres chaudes et
de l’escalier en pierre – chaud pareil –
oh ce mélange immortel
est-ce que c’est clos comme le salon ?
à l’odeur du whisky ça répond
(ça répond abandon)
eau marronneuse comme la boue en face la grange
le silence qui piétine la boue
une boucle d’oreille mal mise
mon dedans c’est leur dehors ;
comme s’il fallait pleurer comme si c’était obligé
plutôt la mort mais la mémoire surtout
on sait plus est-ce que c’est vrai
laquelle chercher
dans son visage d’abandonneuse
les raisons les secrets entre les pierres
– les mauvaises raisons de la province terreuse –
(je suis pas sûre de vouloir être provinciale)
les feuilles provincialisent le deuil un peu faux
dans un sac de tanous
et j’ai laissé passer ça
et j’ai rien vu et ça bouge plus
comme un insecte séché au soleil
ou alors par accoups dans le gosier ;
comme un mauvais pays de silence
des stèles dans le sac
sur le sentier abandonné
ça remue oh comme ça remue
des conversations qu’on aurait jamais eues sinon
autrement sans la sépulture
c’est la sépulture qui parle
– nous on écoute –
avec le lointain faut s’accorder
(même si c’est pas clair)
puisque le sentier continue
faut pas le laisser continuer
sans nous comme une enfant abandonnée
des stèles et des asperges sauvages
dans le sac sur le sentier
peut-être on peut pas savoir
(c’est plus tard qu’on sait)
c’est la sépulture qui sait
de quand date l’abandon
de quand date la tête qui fait non
(comme quand on fait pas oui)
derrière la cuve à grains ça remue l’enfant tombe
dedans comme ça remue
qu’est-ce qu’on dit quand on dit stèle ? ;
(il me semble beaucoup)
j’ai pas bugé le feu jusqu’à
ce que tu dises
que c’était buger ce que je faisais
quand on dit le mot ça dit le geste ?
oh le geste
j’ai fleuri entre les pierres de la cave
ou celles des deux escaliers en face le garage
le hangar la grange et l’étable
et les clapiers abrités
ça fait beaucoup de toits à part celui de la maison
– la campagne c’est beaucoup de toits –
(la campagne c’est pas un mot que j’aime je l’abandonne)
j’y vais ;
j’ai le feu à buger
mais par exemple est-ce que je peux lui parler
quand même encore
un petit peu autour la gazinière
persil farine gros doigts abîmés hameçons à réparer
est-ce que je peux lui parler
quand même encore
un petit peu truites arc-en-ciel sirop de cassis tilleul séché
(un poème unique pour toute sa vie quand moi j’en côtoie pleins)
est-ce que quand même avant qu’elle
m’abandonne une question ;
est-ce que l’abandon c’est comme une infusion de toute une vie ?
Un sacco di tanno
È così che funziona
Cammini come treni senza binari
E ci vado
L’ultimo tratto in bici prima
Dei trattori dell’hangar
C’è un miscuglio di serre calde e
Scale in pietra – stesso caldo-
Oh questo miscuglio immortale
È a porte chiuse come il salone?
A l’odore del whisky risponde
(risponde abbandono)
Acqua marroncina come fango davanti il granaio
Il silenzio che travolge il fango
Un orecchino che è mal messo
Il mio fuori è il loro fuori;
Come se bisognasse piangere come se forzato
Piuttosto la morte ma la memoria sopra
Non sappiamo più è vero?
Quale cercare
Nel suo viso d’abbandonatrice
Le ragioni i segreti tra le pietre
I motivi crudeli della province terrosa-
(non sono sicura di voler essere provinciale)
Le foglie provincializzano il dolore un po’ falso
In un sacco di tanno
E l’ho lasciato perdere
E l’ho perso e non si muove più
Come un insetto seccato al sole
O allora da scossoni nel becco;
come un crudele paese di silenzio
Degli steli nel sacco
Sul sentiero abbandonato
Rumina, oh come rumina
Delle conversazioni che non avremmo avute se non
Altrimenti senza sepoltura
È la sepoltura che parla
-noi l’ascoltiamo –
Con il lontano bisogna accordarsi
(anche se non è chiaro)
Poiché il sentiero continua
Non bisogna lasciarlo continuare
Senza di noi come un bambino abbandonato
Degli steli e degli asparagi selvaggi
Nel sacco lungo il sentiero
Forse non possiamo sapere
(è più tardi che sappiamo)
È la sepoltura che sappiamo
Da quando nasce l’abbandono
Da quando nasce la testa che fa no
(come quando non fa sì)
Dietro la botte di grano, rumina, il bambino cade
Dentro, così rumina
Che cos’è che diciamo quando si dice stele?;
(mi sembra molto)
Non ho attizzato il fuoco fino
Che tu dicessi
Che era attizzare quello che facevo
Quando dico la parola dico il gesto?
Oh il gesto
Ho fiorito tra le pietre della cantina
O quelle delle due scale di fronte il garage
L’hangar la stalla e il fienile
E le gabbiette riparate
Sono molti tetti a parte quello della casa
La campagna è molti tetti –
(la campagna non è una parola che amo l’abbandono)
Ci vado:
ho il fuoco d’attizzare
ma per esempio posso parlargli?
Comunque ancora
Per un poco attorno la caldaia
Prezzemolo farina grosse dita rovinate ganci da riparare
Posso parlargli?
Comunque ancora
Un pochino trote arcobaleni sciroppo di ribes tiglio secco
(una poesia unica per tutta la vita quando mi lambisco piena)
E comunque prima che questa
M’abbandoni una domanda;
che l’abbandono è come un’infusione di tutta una vita?
Poesie di Hortense Rayanal, traduzione a cura di Graziano Mazza
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